Le CES de Las Vegas, rendez-vous incontournable des innovations clés du CES 2025, a encore une fois surpris par les avancées présentées, notamment dans le domaine de l’informatique photonique et des chipsets neuromorphiques. Ces technologies émergentes promettent de révolutionner non seulement l’informatique, mais également l’intelligence artificielle et bien d’autres secteurs d’application.
Quandela : le leader mondial de l’informatique photonique
Parmi les stars du pavillon européen, Quandela, une start-up française, a captivé l’attention avec ses ordinateurs quantiques photoniques. Ces systèmes utilisent des photons, générés un par un grâce à une technologie unique développée au CNRS et à l’université de Paris-Saclay, pour effectuer des calculs complexes. Valérian Giesz, son fondateur, explique que cette approche offre des avantages significatifs, notamment une compatibilité native avec les infrastructures de communication actuelles, comme Internet, et une consommation énergétique beaucoup plus faible que les systèmes traditionnels.
Contrairement aux ordinateurs quantiques de géants comme Google, qui reposent sur des composants supraconducteurs nécessitant un refroidissement extrême, les ordinateurs de Quandela utilisent une chambre cryogénique compacte et peu gourmande en énergie. Ces systèmes ont déjà trouvé des applications concrètes, avec des clients comme OVH Cloud et des institutions canadiennes. L’innovation ne se limite pas à la recherche : Quandela est désormais en phase de production industrielle, soutenue par des partenaires européens tels que EuroHPC JU, qui a récemment attribué à la start-up un prix prestigieux.
Une technologie adaptée aux enjeux du futur
Les ordinateurs quantiques photoniques se distinguent par leur efficacité énergétique et leur potentiel pour des applications variées, allant des calculs scientifiques complexes à la cryptographie avancée, en passant par la simulation de phénomènes physiques. Ces avancées soulignent la place de l’Europe en tant qu’acteur clé dans la course mondiale à l’informatique quantique.
Les chipsets neuromorphiques : l’intelligence artificielle à un nouveau niveau
Autre innovation marquante du CES : les chipsets neuromorphiques. Ces processeurs, inspirés du fonctionnement biologique du cerveau humain, permettent de reproduire le comportement des neurones et des synapses pour optimiser le traitement parallèle et événementiel. En réduisant considérablement la consommation énergétique, ils répondent aux défis posés par l’intelligence artificielle embarquée.
Sur le stand de la délégation israélienne, Hailo, entreprise leader dans ce domaine, a présenté ses solutions révolutionnaires. Leur chipset, capable de traiter 26 trillions d’opérations par seconde avec une consommation énergétique de seulement 2,5 watts, est idéal pour des applications comme les drones, les dispositifs de surveillance ou encore les objets connectés. Selon Guillaume de la Tour, expert en innovation, ces technologies permettent une miniaturisation extrême, rendant possible l’intégration de l’IA dans des appareils de plus en plus compacts.
Des applications concrètes dans de multiples secteurs
Le potentiel des chipsets neuromorphiques ne se limite pas aux gadgets technologiques. Ils sont déjà utilisés dans des industries variées : automobile, sécurité, santé, agriculture et retail. En permettant un traitement des données local, sans dépendre de centres de données externes, ces processeurs répondent aux exigences croissantes en matière de confidentialité et de réactivité.
Un écosystème global en ébullition
Le CES 2025 a confirmé que l’innovation technologique dépasse les frontières géographiques. Les entreprises européennes, américaines, asiatiques et israéliennes se partagent la scène, chacune apportant une contribution unique. Cette diversité témoigne de la transformation rapide des technologies, avec un accent croissant sur la durabilité, l’efficacité énergétique et l’accessibilité.
Valérian Giesz a conclu son intervention au CES en rappelant que 2025 pourrait bien être l’année où l’informatique quantique s’imposera comme une technologie incontournable. De son côté, Guillaume de la Tour a souligné que les chipsets neuromorphiques pourraient également devenir la pierre angulaire des innovations futures, rendant l’intelligence artificielle omniprésente.
Un écosystème global en ébullition
Les avancées présentées au CES ne se limitent pas à des concepts futuristes. Elles traduisent une volonté de répondre à des problématiques actuelles, telles que la consommation énergétique, la vitesse de traitement des données et la complexité croissante des systèmes. Ces innovations laissent entrevoir un avenir où les technologies quantiques et neuromorphiques transformeront profondément notre manière de vivre, de travailler et d’interagir avec le monde.
En combinant ambition et pragmatisme, ces technologies émergentes pourraient bien redéfinir les bases mêmes de l’informatique et de l’intelligence artificielle.
Source : RFI